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Le rouge et le noir

 

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Aucun règne n’est éternel, mais tous les règnes ne finissent pas de la même manière. Laissez moi vous conter la chute de Borélia, la civilisation humaine la plus développée que Sycarius ait connu.

 

Au temps de la reine Alcazar, le royaume de Borélia était au summum de sa gloire. Étant la première civilisation à maîtriser la poudre noire, leur avancée technologique était fulgurante, et de ce fait, Borélia amassa très rapidement une richesse phénoménale, si bien qu’il fût rapidement surnommé le Royaume d’Or et sa capitale, Borélia, était de loin la plus grande ville du monde. Mais malheureusement, une telle richesse ne resta pas sans convoitise…

 

Au 4ème jour de l’année du serpent, alors que le prince Ascalon et son ami de toujours, le chevalier d’Apagnan revenaient d’un voyage aux Sources de la Vie. Le temps était frais et le printemps approchait, le soleil montrait timidement quelques rayons mais étrangement, on entendait aucun bruit, il n’y avait pas un oiseau qui chantait, pas une mouche qui volait. Tout à coup, une ombre voila le ciel, la terre trembla et le ciel s’embrasa. Le chevalier se jeta sur son ami afin de le protéger juste avant qu’une pluie de flamme leur tombe dessus.

 

Ascalon se réveilla quelques heures plus tard, le visage recouvert de cendres et légèrement brûlé, le corps du chevalier gisant sur lui, mort. Le prince était sous le choc, autour de lui, tout n'était plus que ruine et cendre et cela à perte de vue. Il enterra rapidement son ami, il n’avait pas le temps de le pleurer, il devait rentrer à la capitale le plus vite possible.

 

Au plus il se rapprochait, au plus il avait peur de ce qui l’attendait. Il croisa quelques survivants en chemin, mais ils étaient tous comme pris de folie et ne prenaient même pas le temps de lui adresser la parole. Au loin, on entendait les cloches d’alarmes de la ville qui sonnaient timidement et  lorsqu’il arriva sur place, il resta bouche bée. Le centre ville n’était plus qu’un énorme cratère dont le fond était recouvert d’or et de diamant. Tous les trésors de la ville avaient été assemblés en un énorme nid doré, dont le centre était occupé par le plus grand dragon que Sycarius ai connu, Ancalagor. 

 

De tous les dragons, Ancalagor était le plus dangereux. Il avait des écailles d’un noir d’ébène et était aussi grand qu’une montagne lorsqu’il déployait ses ailes. Il était méchant et orgueilleux, et il savait pertinemment qu’aucune créature de Sycarius ne pouvait rien contre lui, il était le maître du monde et se comportait comme tel.

 

Alors que le dragon couvait son trésor, le prince rassembla les survivants dans un campement de fortune non loin du cratère. Il avait un plan pour récupérer sa ville. Pendant neuf jours et neuf nuits, ils fabriquèrent une couronne digne de la bête avec les richesses qu’ils leur restaient et lorsqu’elle fût enfin prête, il alla en personne l’apporter à Ancalagor.

 

Lorsqu’il posa les yeux dessus, le dragon se l’appropria directement, il n’avait jamais de parure aussi splendide, et encore moins de parure à sa taille. En échange du cadeau, il accepta même d’écouter Ascalon, ce qui était un énorme privilège pour un humain. Le prince ne demanda qu’une chose en échange de la couronne, c’était de pouvoir devenir son humble serviteur. Le dragon, trop orgueilleux pour se méfier, accepta sans crainte et lui donna comme première mission de lui installer sa nouvelle coiffe.

 

Pendant des jours et des jours, le prince servit Ancalagor, réalisant ses plus basses besognes. Jusqu’au jour où, enfin, le dragon lui demanda de grimper sur son dos afin de lui lustrer les écailles. Ascalon accepta avec joie et une fois sur le dos de la bête, il mit son plan en action. À l’aide d’un simple sort, il fit exploser la coiffe piégée qu’il avait offert à la bête. Comme il l’avait prévu, ce ne fut pas assez puissant pour tuer Ancalogor, mais l’explosion délogea tout de même une écaille sur son front. Le prince entama une ascension vers la tête du dragon fou de rage, qui commençait à reprendre ses esprits, . 

 

Ancalagor s’envola tout en virevoltant afin de déloger le parasite, mais porté par une détermination sans faille, le prince tint bon. Il arriva sur la tête du monstre, brandit son épée, Gweäl, le dernier présent que lui offrit sa tendre mère avant son trépas, et l'abattit dans le seul point faible de la carapace du dragon. Ancalagor mourut sur le coup, entraînant Ascalon dans sa chute.

 

Borélia fut reconstruite dans le squelette du dragon, et le Prince Rouge restera à jamais un héros dans les légendes, mais malheureusement sans vrai dirigeant pour les gouverner, le peuple de Borélia ne retrouva jamais sa gloire d’antan. 

 

La fin des dragons,

Bambamcolu, Voix du dragon de fer.

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