Les Hommes des Bois
Histoire:
Nous étions quelques individus à avoir formé un clan. Nous nous sommes rassemblés dans l’idée de conquérir de nouvelles terres et, pour cela, il fallait se rendre vers l’est. Une zone non connue encore à ce moment-là et peut-être inoccupée. Après avoir rassemblé de quoi survivre et camper plusieurs jours, nous avons pris la route durant plusieurs semaines. Lors de notre voyage, nous sommes allés à la rencontre d’autres humains qui furent intéressés par notre aventure. Nous avons rassemblé ainsi une centaine d’individus. Des hommes, des femmes et des enfants. Ils étaient tous prêts à quitter leurs installations précaires pour migrer et espérer découvrir mieux ailleurs.
Un homme se hissa et proposa de nous guider vers ces nouvelles terres, il se nomma Liuslarir. Son aura et sa sagesse s’imposa à nous, il était d’un réconfort et doté d’un charisme qui nous soulageait et qui nous encourageait. Notre voyage fut long, plusieurs mois furent nécessaires pour traverser les terres de l'Est, nous orienter le mieux possible et trouver des accès praticables pour nous déplacer. Nous vivions de chasse et de pêche. La nature ne manquait de rien pour cela. Il a fallu contourner des montagnes et des marécages, se battre contre des créatures étranges. Nombre d’entre nous périrent durant ce voyage. Nous avons été également confrontés à la mer. Dès lors, nous avons bâti un camp de fortune le temps de construire des embarcations qui nous permettraient de faire la traversée. Mais malheureusement celle-ci ne fut pas sans peine, plusieurs embarcations coulèrent et tous ceux à bord se noyèrent.
Enfin, nous sommes arrivés sur l’autre rive, nous étions une cinquantaine de survivants. Certains avaient perdu espoir, mais le fait d’être arrivé sur les terres de l’est nous a redonné la motivation nécessaire pour continuer et espérer trouver bientôt un lieu où s’installer. Nous étions épuisés et, après quelques jours à avoir repris des forces, nous avons fait alors une étrange rencontre avec une race ayant une peau très différente de la nôtre et des écailles. Nous avions d’abord eu des craintes, mais très vite nous avons établi le contact. Ils se nommèrent les Mahh-Yukks et nous étions sur leur territoire.
Nous avons pu leur expliquer d’où nous venions et pourquoi nous étions là. Avec beaucoup d’étonnement, ils nous expliquèrent qu’ils n’occupaient pas toutes les terres de l’est et qu’au-delà des montagnes, nous trouverions très certainement un lieu où nous étendre. Ils nous ont même proposé de nous escorter vers les montagnes. Nous avons donc repris la route durant quelques mois encore.
Nous sommes arrivés sur de grandes étendues vertes, à perte de vue, puis une forêt avec des arbres immenses. Et à ce moment-là, un tourbillon de feuilles se mit à tournoyer autour de nous. La panique nous envahissait tous et nous pensions que c’était la fin. Mais, bien au contraire, et à notre grand étonnement, une forme humanoïde apparue dans les
feuilles. Elle s’adressa à nous. “Je suis Phialos’Fen, l’esprit de ces bois.” Elle nous posa plusieurs questions, notamment d’où nous venions, pourquoi nous étions ici, quels étaient nos buts, espoirs, envies. Après de longues discussions avec notre chef de clan Liuslarir, elle nous permit de nous installer dans ces régions boisées. Elle nous a également montré la source qui alimente ce paysage boisé qui nous émerveillait tant. Une source pure qui nourrit ces bois, ces étendues verdoyantes et qui nous alimente également.
Nous avons constaté au fur et à mesure des années que nous bénéficions d’une longévité plus importante qu’un simple mortel. Nous vieillissions moins vite, ce qui nous permit de transmettre notre histoire et notre passé à nos générations futures. Nous ne sommes pas immortels et nous connaissons la mort. Lorsque Liuslarir mourût, Phialos’Fen qui depuis notre première rencontre n’était plus apparût, vint chercher l’âme de notre chef et l’emporta avec elle afin qu’il puisse demeurer à ses côtés pour l’éternité et ainsi veiller sur nous et nos descendances.
Au fil des ans, nous avons également remarqué que le rouge du sang qui coulait en nous et lorsque nous nous blessions, avait laissé place à un liquide plus visqueux et avec une odeur de résine. À force de vivre en communion avec la nature, la sève a remplacé notre sang. Elle était en nous, elle coulait en nous et nous alimentait. Chez certains d’entre nous, on peut remarquer à la surface de leur peau des marques plus foncées. Ces marques mettent en surbrillance les vaisseaux dans lesquels la sève coule dans notre corps et, telles des racines, ces dessins pour certains sont rares et peu présents. Pour d’autres par contre, une grande partie des bras, du cou et une partie du visage est dessiné tel un tapis de racine venant embellir la beauté de l’être.
Société:
Au début, nous avons commencé à construire de petites cabanes faites de bois, nous nous sommes installés et les années ont passé. Depuis lors nous avons envahi les cimes, dompter la hauteur des arbres, nous sommes devenus plus qu’un avec la nature. Notre population a grandi avec ces arbres, dans ces arbres. Notre cité est à ce jour radieuse et organisée de façon à ce que chacun ait un rôle à jouer pour la bonne organisation et la vie en communauté. Nous avons les réserves cachées dans les plus gros arbres sous terre afin que celles-ci restent au frais. À l’abri nous avons également les chambres pour les nourrissons. Une crèche et une école sont disposées dans une des cimes à l’abri des regards extérieurs. Plusieurs endroits servent de garde-manger, pour la viande, les graines, les récoltes, etc. Lorsqu’on approche de l’unique entrée, une salle de garde est disposée, ce qui permet de filtrer et couvrir les attaques. D’autres espaces sont réservés à des gardes qui sont en permanence en place pour guetter les vas-et-vient et ainsi détecter les attaques aériennes ou terrestres. En l’honneur de Phialos’Fen, une reine est élue pour maintenir l’équilibre de notre civilisation. Celle-ci veille à ce que tout à chacun soit et trouve sa place pour que l’harmonie règne sur notre civilisation. Chaque année nous faisons une grande fête afin de commémorer et remercier la nature du don qu’elle nous a fait.
Relations:
Nous sommes assez sédentaires, mais certains d’entre nous parcourent encore le monde pour garder des relations paisibles avec les autres races. Notre peuple reste en dehors des conflits et des guerres qui peuvent survenir. Il est essentiellement pacifique, mais lorsqu’il est menacé, il n’hésitera pas à se manifester et de redoutables soldats marcheront contre quiconque se rendrait menaçant. Étant assez éloigné, le peuple des bois est autonome dans sa survie et n’a guère besoin des autres peuples. Cependant nous sommes réputés pour la confection d’arc et des flèches dont nous faisons commerce et il arrive que nous nous rendions à la Capitale afin d’y vendre nos confections.