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Le rakshasa à 9 vies

 

Il était une fois un rakshasa nommé Siam. Siam était obsédé par la vie éternelle, et trouvait que la brièveté de la vie des rakshasas était un problème à résoudre. Il eut alors une idée : lorsque Yama, l’esprit de la mort viendrait le chercher, il l’emprisonnerait afin qu’il ne puisse plus venir chercher l’âme d’aucun rakshasa. Toute sa vie durant, il chercha un moyen d’enfermer l’esprit, et lorsque son heure fut venue, il était prêt.

 

Comme prévu, Yama tomba dans le piège.

 

  • Y : “Tu ne peux me contenir éternellement dans ce piège, mortel, mais pour te récompenser de ton audace, je t'accorde un souhait.”

  • S : “Je souhaite que plus jamais un rakshasa n’ait à craindre le temps qui passe, que plus jamais la vieillesse n’affaiblisse un membre de mon peuple.”

  • Y : “Je ne peux t’accorder ce voeu, mais en guise de bonne volonté, et pour que tu comprennes mon choix, comme tu es arrivé à la fin de celle-ci, je t’accorde 8 autres vies.” 

 

Et sur ces mots, l’esprit se libéra de sa prison et disparu.

 

Après avoir passé une vie à vouloir vaincre la mort, Siam avait l’impression d’enfin pouvoir respirer. Il était temps pour lui de vivre.

 

Pendant sa deuxième vie, il devint le rakshasa le plus riche que Sycarius ait connu, afin de ne plus jamais devoir se soucier du manque, et de pouvoir vivre dans le luxe éternellement.

 

Lors de sa troisième vie, Siam fonda une famille et vécut comme le plus heureux des rakshasas. 

 

Mais il commença à subir le revers de la médaille lors de sa quatrième vie, lorsque sa femme, ses enfants et ses petits enfants périrent de vieillesses dans ses bras. Il ne le supporta pas, et après avoir enterré le dernier membre de sa famille, il rejoignit Yama pour le supplier d’arrêter cette malédiction, mais tout ce qu’il eut comme réponse, c’est un ricanement.

 

Au cours de sa cinquième vie, il voyagea à travers Sycarius, dans le but de se venger de Yama. Il arpenta le monde de la plus haute montagne de Féralis, à l’oasis la plus cachée de Saramin’Du. Mais il ne trouva rien.

Alors qu’il errait sans but dans sa sixième vie, il rencontra un jeune vulpien orphelin qu’il recueillit comme son fils. Le vulpien avait été abandonné par sa tribu, car il était trop faible, qu’il ne survivrait jamais dans ce monde hostile. Mais pourtant, il gardait le sourire. Quand Siam lui demanda s’il n’avait pas peur de mourir, le vulpien répondit : 

 

  • “Pourquoi trembler face à l’inévitable ? Si nous laissons la peur guider nos vies, nous gâcherons le précieux don du temps qui nous est octroyé, alors qu’il pourrait être investi dans la joie pure de l’existence, savourant chaque instant comme un trésor inestimable.”

 

Siam savait que ces paroles étaient pleines de sagesse, et il passa le reste de sa sixième vie, ainsi que l'entièreté de sa septième à s’assurer que le vulpien puisse profiter de son trésor inestimable. Mais chaque chose a une fin et lorsque son ami ne fut plus, Siam était à nouveau perdu.

 

Le rakshasa décida de dédier sa huitième vie à aider ceux dans le besoin, c’est comme cela qu’il croisa la route du chevalier Opale. Il fut impressionné de voir qu’un simple humain puisse réaliser de si grands exploits au cours d’une si courte vie. Lorsqu’il demanda au chevalier comment il avait fait, le chevalier lui répondit simplement : 

 

  • “Je ne suis pas le premier chevalier Opale, et je sais que d’autres suivront après moi. Si notre histoire peut éclairer le chemin des générations à venir, alors même la mort ne pourra vaincre notre héritage. Nos actions et notre courage transmettront un message immortel, gravé à jamais dans le cœur des justes.”

 

Encore une fois, Siam su que ses paroles étaient sages. Il dédia donc le reste de ses vies à faire le bien en espérant laisser un message correct aux générations à venir. Et lorsque la fin de sa neuvième vie, Yama vint le chercher, il l'accueillit à bras ouvert, disant qu’il avait compris la leçon.

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